Toujours dans le partage de ce que j'ai pu découvrir ou redécouvrir lors de ma formation, aujourd'hui je vous propose 3 situations pouvant contribuer à l'écriture ou la réécriture d'un texte en production d'écrits proposée par le groupe MDL du val d'Oise.

1) Réécriture questionnée:

Tout d'abord, les élèves produisent un texte répondant à la consigne de l'enseignant.

La feuille de l'élève est collée sur un support plus grand ( par exemple feuille A5 collée sur une feuille A3).

L'enseignant lit l'écrit de l'élève et le questionne sur ce qu'il n'a pas compris, sur ses choix, sur les liens manquants. Toutes ces questions sont notées sur des post-it placés aux abords du texte de l'élève. Dans un premier temps les post-it sont reliés exactement à l'endroit où l'élève doit apporter des modifications, puis au fil des séances, il n'est plus forcément nécessaire d'indiquer le lieu de la modification. Cela complexifie le travail de réécriture et ne peut s'envisager que lorsque les élèves sont particulièrement à l'aise avec l'exercice.

 L'élève réécrit son texte de manière à répondre aux interrogations de l'enseignant. Il déplace, remplace, ajoute ou supprime des éléments (DRAS). 

Ces deux dernières étapes sont répétées plusieurs fois afin d'arriver à l'écrit final.

On peut, lorsque les habitudes de travail sont installées et pour des élèves à partir du CE2, envisager des séances où les questionnements s'établissent entre pairs.

Ce type d'exercice est extrêmement riche et correspond à une activité cognitive de haut niveau. Par ailleurs, cela crée un espace de dialogue privilégié entre l'enseignant et l'élève. Il peut arriver que l'élève réponde à l'enseignant à côté de sa modification.

Il a été montré que le bénéfice est grand en terme de compétences. En effet, le "DRAS" (déplacement, remplacement, ajout, suppression) est en forte augmentation en fin de séquence ainsi que le nombre de mots contenus dans la production.

2) La commande à l'adulte

Dans un premier temps il s'agit d'ouvrir la discussion avec les élèves sur le texte à produire. L'enseignant définit avec le groupe les différents paramètres de la situation (Quel texte? Pour qui? Quelle forme? Quel début? Quelle fin? Combien de personnages? Quels caractères?...) À partir de tous les éléments choisis, l'adulte produit un texte et devient le scripteur modélisant. L'étape suivante est celle de la lecture critique. C'est le moment où le texte est retravaillé en commun. On évoque les réussites et on identifie les éléments à modifier en recherchant des solutions.

L'enseignant prend en compte les différents axes de travail évoqués et propose un nouveau texte qui sera également soumis à une lecture critique. Cette phase de réécriture peut être effectuée par l'adulte seul ou bien avec les élèves.

Cette alternance entre posture de lecteur et celle de demandeur participe à la construction de la posture "d'auteur". Par ailleurs, cette pratique met en évidence la relation entre oral et écrit mais également toute la dimension textuelle des productions.

3) Le Pillage

À la découverte de cette pratique, j'ai d'abord été déroutée…

Mais finalement je me suis dit qu'en expliquant bien les choses (notamment en ce qui concerne le plagiat, la propriété intellectuelle) elle pouvait avoir un grand intérêt et s'avérer très enrichissante.

Dans cette démarche il est question de demander aux élèves de produire un texte en répondant à une consigne bien précise.

Puis, l'enseignant propose des textes courts, des documentaires, des images en relation avec la thématique du sujet. Les élèves sont invités à en prendre connaissance et à relever tous les éléments qu'ils jugent pertinents et utiles à leur propre production. Enfin l'enseignant demande aux élèves d'intégrer leurs notes à leur production. Grâce à cette démarche les élèves s'approprient des mots issus des textes sources et les placent dans un autre contexte, ils découvrent et utilisent des figures de style et ils enrichissent leur texte en cherchant une certaine cohérence.

Une citation nous a été présentée et résume bien cette démarche:

" Certes, l'écriture exige la solitude, mais on n'écrit jamais seul. Outre l'appui sur sa propre expérience l'inspiration se nourrit des lectures antérieures. Chaque auteur s'approprie les œuvres du passé, s'inscrit en filiation ou en rupture avec ce qui a précédé." Jacques Bernardin

En ce qui concerne ma propre pratique je pense utiliser la commande à l'adulte et je vais réfléchir à l'adaptation de la réécriture questionnée pour la fin d'année avec mes CP.

Au risque de me répéter un grand merci au groupe MDL du val d'Oise.